Ça fait longtemps qu’on a pas donné de nouvelles, alors voilà un petit point sur notre avancée !
Après notre départ le 1er mars, nous n’avons pas eu une météo très favorable. Nous attendions souvent deux jours pour pouvoir en naviguer un… Et vite nous nous mettions à l’abri dans une calanque, pour laisser passer le mistral avec ses 50 nœuds… Nous avions tout de même réussi à avancer, en profitant de jours plus calmes.
Le 10 mars, nous partons de Port Carro, dans l’objectif de rejoindre Saintes Maries de la mer. Nous avons un vent d’Ouest à 20 nœuds, ce qui nous oblige à remonter au près, une allure pas très efficace, et encore moins reposante. On a une houle de presque 2 mètres qui vient compléter le tableau… A 7h30, nous sommes prêts à partir. Max sort pour jeter la poubelle et… rate le quai, tombe dans le port…
La veille nous avions rencontré un couple de jeunes futurs aventuriers qui réparent un bateau aussi, qui nous avaient raconté la même histoire !
Max, qui s’était déjà habillé avec ses vêtements de navigation, est obligé d’aller se changer. Nous partons finalement, et c’est parti pour une grande traversée dans les vagues.
Lors de notre pause à Port Carro, nous étions allé jusqu’à Martigue à pied pour trouver un magasin nautique. Nous y avions racheté quelques pièces, et craqué pour un nouveau pilote automatique, le nôtre étant sous-dimensionné par rapport à notre bateau. Dans une forte houle, il n’arrivait plus à contrôler la direction. Mais nous n’avions pas pris le temps de l’installer, les travaux nous auraient pris un peu de temps. Nous naviguons donc encore avec l’ancien… jusqu’à ce qu’il casse ! Nous continuons donc en se remplaçant à la barre. Je n’ai pas encore l’estomac bien accroché, dans cette houle, et me repose beaucoup.
Vers midi, alors qu’il fait le point sur la direction, je perds mon téléphone à l’eau. Il est étanche, mais ne flotte pas. Décidément, ce n’est pas la bonne journée ! Nous sommes à 20 milles des côtes environ, et nous décidons de changer de bord. Normalement, nous avons assez avancé pour arriver au port en un bord. C’était sans compter sur la houle ! Nous arrivons près des côtes autour de 20h, mais sommes encore à 13 milles à l’Est du port. Nous décidons de virer encore une fois, quand Crac ! Quelque chose a cassé. Le pataras est tout détendu, je remarque que le génois à une forme bizarre… Nous comprenons rapidement que l’étai a cassé. Nous amenons les voiles, allumons le moteur, et tentons de rentrer au port de cette manière. Dans la manœuvre, un bout passe à l’eau, et coince l’hélice… Nous décidons d’appeler les secours.
Ils viennent nous chercher vers 23h, et nous arriverons au port à 2h du matin.
Comme nous aimerions nous coucher et repartir de zéro…
Le lendemain, nous enlevons la corde prise dans l’hélice. Nous nous rendons compte que de l’eau rentre par l’arbre d’hélice, alors que d’habitude, notre bateau est très sec. Nous appelons l’assurance, et commençons les démarches pour réparer les dégâts. La fin de semaine arrive, et… Le lundi 16, le président annonce le confinement ! Le port entier s’arrête de fonctionner (ils ferment même les sanitaires, alors que nous sommes les seuls usagers du port…), plus personne ne travaille. Nous sommes forcés d’attendre pour les travaux.
Quelques jours plus tard, un arrêté interdit la navigation de plaisance. Finalement, notre accident est une coïncidence qui nous arrange ! Nous sommes au port, en France, ( si nous avions continué de naviguer, nous aurions eu bien du mal à accéder aux côtes espagnoles…), dans un petit village charmant de la Camargue.
Pour l’instant, nous ne savons pas quand nous pourrons reprendre la mer. Certainement pas avant mi-mai, le temps que le confinement se termine, et que nous fassions les travaux…
On vous tiendra au courant des avancées !